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7 juin 2013 5 07 /06 /juin /2013 09:25

Alors que le taux de chômage atteint un nouveau pic (3.264.400  demandeurs d’emploi recensés en avril 2013), les critiques vont bon train sur  l’utilisation des fonds de la formation. Des lectures souvent hasardeuses sur la  façon dont sont utilisés "ces milliards d’euros".

 

Bis repetita. A quelques heures de la publication des chiffres du chômage,  Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterrand à l’Elysée a renouvelé,  le 30 mai sur France Inter, sa virulente attaque contre ce qu’il qualifie  de "formidable gaspillage de la formation professionnelle". Pour le président de  PlaNet Finances (1) "31,5 milliards d’euros sont gaspillés parce que le Medef et  les syndicats utilisent cet argent pour tout à fait autre chose [que] la  formation des chômeurs". Des propos qu’il convient de nuancer. De quoi parle-t-on ? Ces 31,5 milliards représentent les  dépenses au titre de la formation professionnelle et de l’apprentissage recensés  dans le Jaune budgétaire. Ces fonds proviennent de différentes  sources : entreprises (13,1 Mds €, régions (5,1 Mds €), Etat (4,7 Mds €), de  l’Unédic, Pôle emploi et l’Agefiph (handicapés) (1,8 Mds € )… >>> Lire le détail sur Pourseformer.fr : Où vont les 32 milliards de la formation  professionnelle ?

Contrairement à l’assertion de Jacques Attali, ces fonds ne peuvent donc pas  être utilisés uniquement pour la formation des demandeurs d’emploi.

A titre d’exemple, les entreprises constituent le principal financeur de la formation et de l’apprentissage (13,1 milliards d’euros). Ces  fonds servent à financer la formation des salariés et des alternants. Mais  depuis 2009, ils financent également une partie des formations des chômeurs via  une cotisation spécifique qui varie entre 10 et 13% de leurs contributions "  formation " chaque année.

Confusion ? Cette nouvelle déclaration de Jacques Attali  intervient quelques jours après une tribune cosignée par l’un des candidats à la  présidence du Medef, Pierre Gattaz (président du directoire du groupe Radiall et  du groupe des fédérations industrielles), dans laquelle il exhorte les  partenaires sociaux à "gérer de manière transparente et efficace les fonds de  formation professionnelle", des fonds qu’il chiffre à "40 milliards  d’euros"… Ici, la dépense de formation explose de 25%. Aurait-il confondu  ce chiffre avec le coût des aides publiques aux entreprises en faveur de  l’emploi que le COE (Conseil d’orientation pour l’emploi) vient précisément  d’estimer à 40 milliards d’euros?

Par ailleurs, si la formation professionnelle et l’apprentissage pèsent près  de 32 milliards, les partenaires sociaux en gère "seulement" 6,4 milliards à  travers les Opca (organismes paritaires collecteurs agréés par l’Etat). Pour financer leur activité de gestionnaires des fonds et de  développeurs des politiques de formation, les organisations patronales et  syndicales perçoivent 80 millions d’euros calculés sur les collectes des  Opca.

Pressions.Pour quelles raisons une dépense globale de la  nation, provenant de sources disparates pour des publics et des objectifs  divers, calculées sur des fonds de nature différentes (contributions uniquement  patronales, cotisations sociales à la charge des employeurs et des salariés,  aides publiques, exonérations de charges, porte-monnaie des particuliers…)  génère-t-elle des critiques aussi sévères et autant de suspicion à l’égard des  partenaires sociaux gestionnaires d’une petite part des 31,5 milliards ?

A quelques jours de l’ouverture de la deuxième édition de la Grande  Conférence sociale qui donnera le Top départ à la réforme de la formation  professionnelle et à la négociation nationale interprofessionnelle, ces  analystes entendent sûrement " mettre " la pression à la fois sur l’Exécutif et  sur les partenaires sociaux qui se déclarent pourtant prêts à revoir le  financement du paritarisme de gestion de la formation  professionnelle.

 

Valérie Grasset-Morel pour LEntreprise.com

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commentaires

F
Je crois qu’une bonne définition de ce qu’on appelle chômeurs doit être mise en place pour faire le recensement exacte. Comme ça, ce serait plus facile de gérer ses millions de dollars.
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